Wattao, fidèle et rebelle

Lundi 6 janvier 2020- Wattao, de son vrai nom Issiaka Ouattara, a tiré sa révérence. Ce compagnon fidèle de Guillaume Soro est décédé dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier 2020 sur le sol américain. Cette mort intervient dans une atmosphère délétère qui règne entre les alliés d’hier marquée par la disgrâce du « fils rebelle » Guillaume Soro.

Depuis son évacuation dans le pays de Donald Trump, plusieurs thèses sur les causes de son mal sont avancées. Si officiellement Wattao souffrait d’un diabète découvert un peu tard, il se murmure dans les couloirs des salons feutrés qu’il serait victime d’empoisonnement. Fidèle compagnon de Guillaume, Wattao a été souvent cité dans des coups de force, ce qui n’est pas fait pour rassurer plus d’un.

Cette figure des différentes crises militaires survenues en Côte d’Ivoire, est originaire de l’est de la Côte d’Ivoire, précisément de Bouna. Né en 1967, il intègre l’armée en 1980. En 1990 il participe à sa première mutinerie et 9 ans après, aux côté de Ibrahim Coulibaly dit IB au il prend une part active au renversement du pouvoir du président Henri Konan Bédié. Elément de la garde rapprochée du Général Robert Guei porté à la tête du pays par les putschistes, il est contraint à l’exil après des soupçons de coup d’Etat contre le Général en 2000. Il réapparaît en 2002 en Côte d’Ivoire, cette fois, lors du coup d’Etat manqué du 19 septembre et se replie sur Bouaké après l’échec de la prise d’Abidjan.

Retranché dans la ville de Bouaké, après l’échec de cette opération, il y règne en Seigneur de guerre de même que plusieurs de ses compagnons. Ces chefs de guerre, rebaptisés en commandants de zone, contrôlent la partie nord du territoire ivoirien désormais coupé en deux. Ils bâtissent un empire financier considérable issue des taxes et autres ristournes de l’exploitation des matières premières locales. L’opulence de Watao ne passe pas inaperçue même dans la sous-région.

Toujours fidèle à Guillaume Soro, à la faveur de la crise post-électorale de 2010, il s’illustre dans les différents combats aux côtés des forces pro-Ouattara. A la fin des hostilités qui se sont soldées par l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, il intègre l’armée où il enchaîne les promotions dont la dernière remonte au 18 décembre 2020 où il est passé au grade de Colonel major.

M.A