Trois questions à…. Dakéré Laure Sylvie Adou : « Le lecteur ne lit pas juste pour se distraire »

Allons à Utopikro, un recueil de cinq nouvelles alliant prose et poésie publié chez Edilivre. Ce recueil  sert de prétexte à  Dakéré Laure Sylvie Adou pour dénoncer les tares du système éducatif. A travers des tranches de vie des personnages, qui sont enseignants, l’auteur, enseignante de formation et passionnée de lecture,  invite le lecteur à prendre conscience de la dérive à laquelle toute la société conduit le système éducatif.   Entretien…

 

Vous venez de publier chez Edilivre votre première œuvre intitulée Allons à Utopikro….

Dakéré Laure: Nous profitons de l’occasion que vous nous donnez pour témoigner notre gratitude à Edilivre pour l’occasion qui nous a été donnée par son canal de nous exprimer en tant qu’auteure.

Je présenterai Allons à Utopikro comme la peinture d’une réalité sociale qui est le mal être de notre système éducatif. Nous le sortons du gouffre dans lequel il se trouve pour le transporter vers un idéal que nous croyons possible, par la magie de notre plume.  Les  cinq nouvelles traitent chacune d’un cas particulier d’enseignant dont la vie met en relief un ou plusieurs problèmes du système.

La première, Ma passion présente l’enseignant parent d’élève, Denise Ahua, qui consacre une grande partie de son temps à lutter pour l’amélioration du système. Cependant elle néglige le suivi de son fils qui fait partie de ce système.

La passion amoureuse de Soty dans Ma difficulté insurmontable impacte négativement son travail. Il se laisse aller à la dépression et bien évidemment se sont les apprenants qui en pâtissent. Cette  nouvelle intitulée   c’est  pour sensibiliser les collègues enseignants hommes sur une potentielle conséquence des relations enseignant – apprenante. Le choix de la relation incestueuse comme conséquences est pour nous un moyen de donner un signal fort…  Accusez levez-vous fait le procès de l’école ivoirienne dans son ensemble. Nous y touchons à pratiquement tous les problèmes essentiels avant de communiquer notre vision idéaliste du système éducatif ivoirien à travers le rêve de  Paulin,  personnage principal de la nouvelle  Allons à Utopikro. Nous invitons donc tous les acteurs à s’inscrire dans la vision qui est nôtre pour qu’ensemble nous construisions une école compétitive à l’échelle internationale.

D.L: Ce recueil de nouvelles vous a-t-il emporté sur des chemins inattendus ou ressemble-t-il à l’idée première que vous en aviez?

L’idée première était de dénoncer uniquement les conditions de vie difficiles des enseignants du privé. Mais nous sommes tous sans ignorer qu’ils constituent une grande marge du corps enseignant et que par conséquent leurs problèmes impactent fortement le système éducatif. Nous avons donc décidé de nous  »attaquer » à tout le système. Nous dirons donc qu’il ressemble à l’idée première que nous en avions.

D.L: Comment définissez-vous votre lecteur idéal?

Notre lecteur idéal, nous l’identifions à nous-mêmes. Depuis notre enfance, nous aimons lire tout ce qui nous tombe sous la main (même ce qui est écrit sur le papier qui  sert d’emballage à  banane braisée achetée au coin de la rue. Rire.) Le lecteur idéal c’est celui-là même  qui ne lit pas juste pour se distraire ou se détendre. C’est une personne qui se cherche dans le livre et qui cherche à acquérir la connaissance. Le lecteur idéal lit en ayant à l’idée qu’il peut se découvrir et découvrir le monde dans le livre. Ainsi celui-ci contribue à son épanouissement.

 

Auguste Gnalehi