Les manifestations qui dénoncent le coup d’État du 1er février se renforcent. La jeune génération birmane, imprégnée par la liberté dans laquelle elle a grandi durant les dix années de transition démocratique, reprend le flambeau des aînés, qui avaient eux aussi dû lutter contre l’armée.
Lundi 8 février, les rues de Rangoon, la capitale économique birmane, sont à nouveau noires de monde après un week-end marqué par des manifestations dont l’ampleur va croissant. Situation inédite, des rassemblements ont également lieu à Naypyidaw, la capitale administrative, siège de la puissante armée birmane. Les manifestants chantent leur opposition au coup d’État militaire “agitant le drapeau rouge marqué d’un paon de combat, symbole ancien de la lutte pour la démocratie”, raconte the South East Asia Globe.
Le mouvement de désobéissance civile se répand dans les administrations, et le secteur privé. Le site Frontier, qui suit les évènements en direct, a mis en ligne des photos des hôpitaux fermés dans le centre de Rangoon. Une réaction massive et pour l’instant pacifique au coup d’État militaire du 1er février dernier.
Le général en chef de l’armée Min Aung Hlaing a décidé de mettre un terme à la transition démocratique en cours dans le pays depuis 2011. Il s’est octroyé tous les pouvoirs, tandis que la cheffe de gouvernement de fait, Aung San Suu Kyi – dont le parti la Ligue nationale pour la démocratie a triomphé aux élections de novembre dernier – était placée en résidence surveillée. Accusée de détention illégale de talkie-walkie, elle risque trois ans de prison.
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