L’armée turque a déployé des moyens supplémentaires pour venir à bout des jihadistes à Al-Bab, à la frontière syrienne, qui résistent toujours dans cette ville qui est l’un de leurs fiefs au nord d’Alep. Ankara s’impatiente désormais de ne pas voir ses alliés de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique venir en soutien à l’opération menée par ses troupes depuis le mois d’août dernier.
Avec notre correspondant à Istanbul,Alexandre Billette
Décidément, la bataille d’Al-Bab est la plus difficile pour les forces turques depuis le début de l’opération Bouclier de l’Euphrate en août dernier. Les jihadistes du groupe Etat islamique résistent depuis plusieurs semaines déjà, même si le président Recep Tayyip Erdogan a promis ce week-end des 24 et 25 décembre que la ville tomberait très bientôt.
Reste que les forces turques ont essuyé leurs plus lourdes pertes ces derniers jours. Mercredi 21 décembre, seize soldats ont été tués, sans oublier les deux militaires turcs brûlés vifs par l’organisation EI et dont l’assassinat a été filmé puis diffusé dans une vidéo vendredi 23 décembre.
En finir avec le groupe EI pour s’attaquer aux Kurdes
L’état-major a donc déployé des dizaines de pièces d’artillerie, de blindés, de véhicules de transport de troupes supplémentaires à la frontière syrienne depuis dimanche. Ce lundi 26 décembre, Ankara a demandé à la coalition internationale de soutenir par les airs les forces turques en reprochant à demi-mot aux Occidentaux de ne pas en faire assez.
La Turquie, qui espère en finir avec les jihadistes à Al-Bab pour ensuite expulser les Kurdes de la localité de Manbij, objectif tout aussi important, sinon plus aux yeux d’Ankara, que l’élimination de l’organisation Etat islamique.